Le téléphone en kit, l’avenir des smartphones

La durée de vie courte des smartphones ainsi que la pollution engendrée par l’accumulation des composants électroniques usagés, motivent certains à chercher une alternative à notre système de consommation actuel. Le téléphone en kit semble tout indiqué pour modifier nos habitudes et maintenir la performance des outils.

L’obsolescence programmée est une des plaies de notre société moderne. Celle-ci consiste à limiter de façon arbitraire la durée de vie des appareils, tels que l’électroménager, les ordinateurs et bien sur les smartphones. Cette pratique permet de garantir aux fabricants un flot continu d’achat, en complément des nouveautés et des innovations qu’ils peuvent apporter à leurs produits. S’ensuit inévitablement une véritable catastrophe écologique, liée à la masse phénoménale des déchets que nous engendrons.

Concernant les smartphones, le constat est simple : bien souvent les gens se débarrassent de leur appareil quand un des éléments ne fonctionne plus ou est endommagé. Malgré les initiatives de recyclage mises en place, on est loin d’aboutir à un équilibre écologique. Fort de ce constat, Dave Hakkens, un designer néerlandais de 25 ans a imaginé le concept du Phonebloks. Il s’agit simplement d’un téléphone en kit. Votre écran est cassé ? Il suffit de le changer. Votre mémoire est insuffisante ? Modifiez uniquement le bloc mémoire. Idem pour l’appareil photo, s’il n’est pas assez performant pour vos besoins, modifiez simplement votre configuration !
Un concept simple mais révolutionnaire !

Nous avons découvert ce projet à la rentrée et suivi avec intérêt l’évolution de celui-ci. Un tournant est désormais pris puisque Google a approché Dave Hakkens, par le biais de sa filiale Motorola. Les équipes du fabricant travaillent depuis un an sur un projet similaire, baptisé Ara. Afin de mettre en commun les moyens et les idées de chacun, ils ont décidé de coopérer. La communauté qui s’est formée autour du Phonebloks sera également exploitée, puisque les équipes de Motorola compte les mettre à contribution que ce soit pour recueillir des informations sur les besoins les plus fréquents ou pour effectuer le développement des plateformes.

Au delà de la bonne idée et du concept innovant, il reste quelques réserves sur la réalisation d’un tel projet à court terme. Technologiquement, on sait que c’est faisable. En effet, les ordinateurs fonctionnement déjà sur ce système de modification des composants. Economiquement, on pourrait imaginer un téléphone de base aux alentours de 100 €, avec des prix variables d’un composant à l’autre. Au final, on arriverait à la fourchette tarifaire des smartphones actuellement en vente. Ce qui va demander le plus de réflexion, c’est la connectique, qui se révèle souvent délicate. Les différents éléments sont habituellement reliés au même circuit, Phonebloks ou Ara devra prendre le problème à contre-sens. Il faudra également prendre en compte la compatibilité entre les logiciels et celles des composants. Au delà du bon fonctionnement de l’appareil, il ne faudra pas tomber dans le pièges de composants uniquement compatibles avec ceux de la même marque, ou des mises à jours impossibles.
Le projet reste néanmoins plein de promesses, des acteurs externes au marché pourraient même y entrer, comme les fabricants d’appareils photos pour les objectifs.

L’équipe du projet Ara est confiante et pense proposer un kit développeur au cours de l’hiver. Ara sera-t-il dans votre liste de vœux pour Noël 2014 ? C’est tout ce qu’on souhaite ! Affaire à suivre, donc.

Sources :
http://bit.ly/MpT6RO
http://huff.to/1icft7R

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